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« Que s’est-il passé sur twitter cette semaine ?
Impensable de vous parler d’un autre compte que celui de Donald Trump, encore Président des Etats-Unis. Enfin, devrais-je dire « feu » le compte de Donald Trump, car il n’existe plus !
En effet, le 6 janvier, mercredi dernier, Donald Trump, accusé d’être l’instigateur de l’assaut sur le capitole qui vient d’avoir lieu, se voit fermer son compte pour 12 heures ! Bravo ! Houra ! sont les premières réactions… et aussi, à l’instar du tweet du comédien Sacha Baron Cohen, connu pour son personnage de Borat : « Ca ne suffit pas. Il reste 13 jours jusqu'à l'investiture du président élu Joe Biden, autant d'occasions pour Trump de semer le chaos ». Et il interpelle directement, comme on interpellerait des ministres, les patrons des entreprises de réseaux sociaux.
Le lendemain, twitter menace : une « future violation des conditions d’utilisation du réseau social » par Donald Trump induirait une suspension permanente de son compte…
24 heures plus tard, le 8 janvier, Twitter met son annonce a exécution et suspend de manière permanente le compte du Président de la première puissance mondiale.
Là, un compte twitter devient particulièrement visible : @suspendthepres « suspendez le président » en français. En mai 2020, Andrew Lazar crée ce faux compte twitter fait de copier-coller de tweets de Donald Trump pour voir si l’algorithme de twitter l’empêcherait de poster les mêmes insanités que le Président des Etats-Unis. Dès le 1er juin 2020, il écrit « c’est finalement arrivé. Notre compte a été suspendu pour 12 heures et a du effacer les tweets offensants. » Deux poids, deux mesures…
« …mais Twitter a-t-il bien fait ? »
On a envie de dire oui et on se prend à rêver que ce cas ferait jurisprudence et que les comptes des complotistes, des antisémites pourraient être aussi fermés en un claquement de doigt… On sait aussi que cela fait des années qu’il est très difficile pour les avocats des associations antiracistes françaises de faire valoir nos lois et de faire fermer des comptes de multi-récidivistes condamnés.
Mais voilà : Twitter a pris cette décision de manière autonome. Et depuis 48 heures, une autre question apparait : les réseaux sociaux doivent-ils décider seuls de suspendre des comptes ? L’économiste et essayiste Olivier Babeau n’hésite pas, il écrit : « la vitesse à laquelle les réseaux sociaux ont tué la démocratie est stupéfiante ». La journaliste Eugenie Bastie explique que le danger est que les réseaux sociaux, avec leurs règles autonomes deviennent « des réalités parallèles qui ne se croisent jamais ». Même à l’extrême-gauche, le député François Ruffin y va de sa plume : « la liberté d’expression et le pouvoir de censure ne doivent pas être confiés à une entreprise privée ».
Respecter nos lois françaises pourrait permettre de faire fermer ces comptes en toute légalité…
Alors ne pourrait-il pas y avoir une bonne nouvelle ? et si cet épisode faisait que les réseaux sociaux américains aient envie de s’adosser à des lois universalistes comme les nôtres plutôt que de s’en tenir à un « freedom of speech » relativiste qui pousse à la censure arbitraire ?
On trouve cela sur twitter cette semaine et donc sur RCJ.