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10/03/21

Deux professeurs de Science Po Grenoble accusés d’islamophobie.



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« Quoi de remarquable sur Twitter cette semaine ? »

J’apprends au hasard du réseau social que les noms de deux professeurs de sciences po Grenoble ont été placardés au mur de l’institut avec les phrases suivantes : « des fascistes dans nos amphis » et « l’islamophobie tue ». Voilà. Comme ça. Tout simplement. Quelques mois après l’assassinat de Samuel Paty.

Les motifs de cette nouvelle vindicte sont les suivants : L’un, professeur d’allemand, aurait affirmé dans un email de préparation à une journée consacrée au racisme, la chose suivante : "Une journée consacrée au thème "racisme, islamophobie et antisémitisme" reste une très mauvaise idée (...) Elle serait une insulte aux victimes réelles (et non imaginaires!) du racisme et de l'antisémitisme". L’autre professeur, chargé d’un cours sur l’islam et les musulmans en France depuis des années poserait un problème de fond à certains : « Depuis quelques années certains élèves tentent de le prendre en défaut et cherchent à le piéger, pour ensuite l'intimider et lui prêter des propos qu'il n'a jamais tenus. » Mais en vain, le professeur n’aurait jamais dérapé, selon le témoignage d’un étudiant au Figaro.

Au lieu d’occuper l’espace radiophonique en vous lisant les tweets odieux de l’Unef ou de je-ne-sais-quelle-intersyndicale-en-lutte qui jure qu’elle n’est pas islamo-gauchiste (puisque ca n’existe pas) mais qui se bat contre l’islamophobie (qui, elle, existe bel et bien), je vais tacher de ne vous donner à entendre que des paroles sensées jusqu’à la fin de cette chronique.

« Alors dites-nous qui vous a rendue plus optimiste comme ça… »

Et bien d’abord les professeurs eux-mêmes qui ne se démontent pas. L’un des deux explique : « Le militantisme est en train de l'emporter sur la science et ne supporte aucune contradiction ». L’autre, effaré lui aussi par le silence de nombre de ses collègues, résume la situation comme cela : « C’est un peu comme dans les années 70 où l’on criait Mao dans les couloirs. Mais tout risque d’exploser d’un moment à l’autre ».

Mais c’est Eric Rochant, immense réalisateur depuis les Patriotes jusqu’au bureau des légendes que je veux citer aujourd’hui ici. Il publie un magistral « thread » (un fil) de 8 tweets d’affilée. Je vais vous en lire certains mais vous pourrez en retrouver l’intégralité sur la page de ma chronique sur RCJ, pour aider à penser avec lui au-delà des hurlements et menaces :

« 1/8 L'emprise des racialistes et pourfendeurs de l'islamophobie sur l'université me fait penser à celle des maoïstes dans les années 70. Pressions et intimidations d'une minorité, aujourd'hui agrémentées d'un esprit de meute et d'un goût prononcé pour le lynchage virtuel. (…) 6/8 Les retournements sémantiques propres de tous les radicalismes participent aussi de la mascarade du faux résistant qui s'élève contre une prétendue dictature et de prétendus fascistes pour se parer de la vertu du combattant sans prendre aucun risque.

7/8 Cette insistance à combattre les mots plutôt que les actes relève d'une philosophie de la pureté qui n'a rien à voir avec le légitime refus des réalités que sont sexisme et racisme. Traquer le mal jusque et uniquement dans le langage révèle un besoin de le faire perdurer.

8/8 Bref dans ce nouveau militantisme universitaire qui crie à la censure en même temps qu'il demande l'interdiction de ses contradicteurs, je vois plus l'habillage théorique d'une volonté de puissance que l'expression d'un souci pour la justice et l'égalité. »

On trouve cela sur twitter cette semaine et donc sur RCJ.

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