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06/04/22

WhatsApp, Messenger, vos textos, Telegram bientôt réunis ?



Emission: Tech - Stéphane Zibi

La lutte pour contrer l’influence des géants d’Internet, les GAFAM, est devenue une forme d’obligation. Limiter cette influence fait l’objet même d’un consensus de la part de tous les candidats à la Présidentielle, ce qui est assez rare. 

Pour contraindre donc Facebook et consorts, l’Union Européenne par le passé a pu lancer certains règlements européens sur les données comme le RGPD qui a pu déjà obliger les sociétés à se conformer sur certains points.

Le 24 mars dernier a été scellé à Bruxelles un nouvel accord le DMA pour le Digital Market Act. 

Ce futur règlement européen imposera de rendre interopérables les messageries que nous utilisons, depuis des années pour certaines, entre elles. 

Concrètement, cela voudra dire qu’un membre d’Insta­gram pourrait envoyer et recevoir des messages avec un utilisateur de What­sApp, d’iMessage, Messenger, Tele­gram, Signal, TikTok ou Snapchat, Slack, Microsoft Teams ou Google Chat et j’en passe.

Derrière ce DMA se cache l’idée d’ouvrir les services afin de renfor­cer la concurrence et de diminuer de fait les positions dominantes que nous observons au quotidien avec les dérives sur les données dont nous avons souvent parlé ici. 

Mais la mise en œuvre de la mesure suscite des débats techniques et aussi des critiques. L’obligation vise tout d’abord les fonctionnalités basi­ques » permettant d’échanger des messages textes, images, vidéos, messages vocaux et fichiers joints, entre deux utilisateurs. Cette mise en œuvre “basique” est prévue pour le second semestre 2023. Elle visera les entreprises dîtes « structurantes » c’est à dire ayant plus de 7,5 milliards d’euros de chiffre d’affaires en Europe ou ayant plus 75 milliards d’euros de capitalisa­tion boursière.

Meta (maison mère de Facebook et propriétaire de Messenger, Instagram et What­sApp), Apple (iMessage) ou Google  seront donc dans l’obligation de publier des spécificités techniques permettant aux mes­sageries qui le souhaitent de com­muniquer avec elles.

Une autre obligation cette fois-ci plus difficile à mettre en œuvre, sera la possibilité de discuter en groupe, à plusieurs utilisateurs. Ceci sera obligatoire qu’au bout de deux ans, vers 2025. Encore plus fort dans quatre ans, vers 2027, l’interopéra­bilité s’étendra aux appels vocaux et vidéo. 

Rudy : “2027 ! il se passera beaucoup de choses d’ici là, on doute de l’efficacité de la mesure, non ?” 

Déjà ces règles ont créé la surprise car au départ il y avait un désaccord entre, la Commis­sion européenne et le Conseil de l’Union qui n’étaient pas favora­bles au DMA contrairement au Parlement Européen. 

Pour ces derniers, cette interopéra­bilité vise à « donner plus de choix»: «Aujourd’hui, si on veut parler avec des amis, on doit choisir l‘application où le maximum d’entre eux est présent d’où le succès de What­sApp, car on l’a vu il a été compliqué de faire migrer vers une autre application plus responsable de nos données comme Signal ou Telegram.

La connexion entre messageries suscite pourtant une grande réserve de la part des premiers concernés et ils n’ont pas tort. En effet les responsables de Meta et d’Apple s’inquiètent que la diffusion de données techniques entraînera la connexion avec des services peu scrupuleux favo­risant la diffusion de spams ou de discours de haine sans parler des vulnérabilités de sécurité.

Même les messageries dites responsables comme Si­gnal se sont prononcées dès 2016, contre ce principe d’ouver­ture.

Pour répondre à votre question, ce sera très compliqué de le mettre en pratique. Déjà Méta avait fait une annonce en 2020 sur l’interopérabilité entre WhatsApp, Messenger et Instagram, aujourd’hui il n’est toujours rien. 

iMessage, qu’Apple ins­talle par défaut sur nos iPhone refuse de rendre disponible pour les Android (filiale de Google) et nous savons comment Apple est expert pour contourner les règles européennes, il est donc probable que l'interopérabilité ne soit pas encore prête de sitôt pour eux.

 

Même sous la contrainte de sanctions financières lourdes avec des amendes qui pourront atteindre 10 % du chiffre d’affaires mondial et 20 % en cas d’infractions répétées, Apple, Google et Meta devront donc se pencher très rapidement sur cette problématique ou du moins faire semblant. 

Vous le voyez, nous ne sommes pas encore prêts à avoir une application de messagerie unique. Et nous aurons encore à jongler entre 3 ou 4 applications différentes pendant longtemps.

A la semaine prochaine !

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