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Emission: Tech - Stéphane Zibi
La chronique Geek par Stéphane Zibi
Vous connaissez les banques ou plutôt les néo-banques Revolut ou N26 (anciennement Number 26). Ces nouveaux acteurs ont comme avantages une ouverture de compte rapide, l’obtention de moyens de paiement gratuits, la possibilité de payer en devises sans frais, d’investir en bourse ou dans les cryptomonnaies simplement, d’avoir de multiples avantages liés aux voyages et aussi de contourner un peu le système bancaire français classique.
Mais ces dernières semaines, coup sur coup des points d’interrogation sur le futur de ces banques sont venus mettre un peu d’ombre dans ce qui paraissait idéal.
Chez Revolut, que nous utilisons beaucoup,notamment pour nos voyages, un mail est arrivé dans les boîtes mail des utilisateurs français. Celui-ci disait que le compte serait transféré vers une nouvelle entité Revolut Bank UAB.
Si ces dernières années, Revolut a travaillé dur pour étoffer sa gamme de produits, sa licence bancaire de monnaie électronique ne lui permettait pas d’aller beaucoup plus loin. En décrochant une licence d’établissement de crédit en Lituanie pour devenir une “vraie” banque partout en Europe, Revolut a pu s’ouvrir la porte aux crédits à la consommation qu’il affiche déjà dans certaines régions avec comme objectif à moyen terme de remplacer notre banque classique et d’avoir un RIB commençant par FR au lieu de LT pour la Lituanie comme actuellement, Ceux qui voulaient court-circuiter le réseau bancaire classique ne pourront plus le faire.
Chez N26, la situation est plus préoccupante car des dizaines de clients ont vu leurs comptes clôturés arbitrairement.
Les sommes indiquées sont importantes: 23 000€, 35 000€, 9 500€ ou encore 100 000€ ont disparu. Voici la triste réalité que vivent depuis plusieurs mois des clients de la banque en ligne allemande.
Une page Facebook et un compte Twitter "clients arnaqués par N26" ont été créés pour faire entendre leurs voix.
Interrogé par RMC, qui avait déjà en décembre dernier révélé l'affaire, Jérémy Briffaud, à l'origine du mouvement "est déterminé à aller jusqu'au bout". Ce cadre de 29 ans a perdu presque 10 000 euros du jour au lendemain après la clôture de son compte.
"Ce sont des gens comme vous et moi, qui se lèvent le matin, qui travaillent, qui touchent leurs revenus sur N26, et du jour au lendemain ils se retrouvent sans rien", a t il expliqué à la radio.
De son côté, la banque assure qu'il s'agit de "contrôles de routine" suite à des opérations suspectes. Le problème: même après des semaines, la banque reste muette face aux requêtes des clients spoliés. L'ACPR, le gendarme des banques en France, a été saisi.
Dans les colonnes du Parisien du vendredi 22 avril, la banque se défend de "garder les fonds". "En aucun cas nous ne gardons l’argent, c’est un fantasme, se défend Jérémie Rosselli, Directeur France de la néo-banque. Dans certaines situations, nous n’avons pas à attendre deux mois car la réglementation allemande l’exige. Dans tous les cas de fraude, nous n’avons pas le droit d’expliquer les raisons aux clients. Nous pouvons faire des erreurs humaines mais s’il y en a elles sont plus que marginales."
C’est une mauvaise publicité pour N26 mais aussi pour toutes ces nouvelles banques. Ceci nous fera réfléchir à deux fois avant de mettre des fonds sur ces comptes. Le marché bancaire qui était censé se métamorphoser avec une migration vers ces nouveaux acteurs se fera mais pas dans le sens imaginé. Les banques classiques évolueront et prendront les meilleures idées des néo-banques et penseront plus à nous les clients ce qui serait un sacré changement.
A la semaine prochaine !