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Emission: Tech - Stéphane Zibi
Vous connaissez Snapchat, TikTok et Instagram bien entendu. Nos enfants y passent beaucoup de temps. Mais avez-vous, ne serait-ce qu’entendu parter d’Omegle ou de Chatroulette ? La réponse sera probablement non. Et si vous posez la question à vos enfants, vous seriez surpris d’apprendre qu’ils connaissent et qu’ils utilisent un de ces services. Et si la réponse est oui, peut être que vous parents devriez passer à l’action pour mettre en garde vos enfants.
Pour chacune de ces applications, le principe est le même : un site ou une application de messagerie instantanée vidéo qui propose de se faire de nouveaux amis.
Ces services ne sont pas nouveaux car ils existent depuis 2009.
Pourquoi en parle-t-on aujourd’hui de plus en plus ? Adrien Taquet, le secrétaire d’État en charge de l’enfance et des familles, va signaler à la justice des faits d’exposition des mineurs à la pornographie et à la pédo-criminalité sur la plateforme Omegle, a-t-on appris le mercredi 27 avril 2022.
Le gouvernement français reproche à cette société américaine de messagerie instantanée en vidéo et anonyme de favoriser l'exhibitionnisme et la diffusion d'images pornographiques auprès d'un jeune public, sans filtres ni mesures de modération. Je pense que vous commencez à comprendre le problème.
Alors, concrètement, comment ça marche et pourquoi ça fait autant débat ?
On a entendu parler de Chatroulette en 2010. Cet ovni a connu un énorme succès car il permet de discuter en vidéo avec des inconnus et de zapper d’un interlocuteur à un autre d’un seul clic.
Ce bouton « next » donne rapidement des résultats et une forme de tournis pour ses utilisateurs. Par curiosité ou par dégoût, on les voit faire défiler les personnes. Il faut dire qu’on trouve de tout à l’écran : des gens très drôles et très créatifs ce qui bien mais une minorite, comme des propositions érotiques voire même pornographiques.
La plateforme a été un carton. Mais, même si elle existe toujours aujourd’hui, la chute fut aussi rapide que l’emballement de départ. Aujourd’hui on n’en parle à peine.
Pour Omegle, c’est exactement un clone de Chatroulette avec comme différence notable la mise en relation de deux utilisateurs en mode aléatoire.
Aujourd’hui près de 13 ans après sa sortie, Omegle cartonne. Les ados sur cette plateforme trouvent que “c’est bien pour trouver des gens ou quand on s’ennuie”.
La réalité d’Omegle est que cette application est une mine de dangers.
Les « vieux la main dans le slip », c’est ce qui revient le plus dans les témoignages. que nous avons récoltés. Quand le slip n’est pas tout simplement sur les chevilles.
L’autre réalité, c’est quand on aborde l’âge des utilisateurs. Omegle précise bien que pour fréquenter son site, il faut avoir plus de 18 ans ou plus de 13 ans « avec autorisation parentale et supervision ». Concrètement, cela veut dire que les (jeunes) ados ne doivent pas se connecter seuls. Ce qui bien entendu illusoire..
Il n’y a en effet aucune preuve à fournir pour s’inscrire et il n’est pas étonnant que des enfants de 10 ans soient si nombreux.
Il y a deux grandes actions à mener. La loi pour renforcer les contrôles et obliger Omegle de vraiment modérer les échanges (ce qui n’est pas fait actuellement permettant aux prédateurs sexuels de continuer leurs méfaits).
Une loi très sévère peut-être, les fera bouger et encore sous réserve car même épinglé en 2020 par Apple et Google pour comportement inapproprié envers les mineurs, ils avaient juste intégrer cette phrase sybiline cette : « Veuillez quitter Omegle et visiter un site pour adultes à la place si c’est ce que vous recherchez et que vous avez 18 ans ou plus ». pour se sortir de la menace de suspension des AppStores.
Et enfin parce que le créateur du site a lui-même déclaré à nos confrères de la BBC que « ses modérateurs avaient conduit à l’arrestation et la poursuite de nombreux prédateurs ».
L’autre moyen plus rapide est le contrôle parental, qu’il soit humain ou technique. Aussi étonnant que cela puisse paraître, c’est rarement appliqué, et ce pour de nombreuses raisons : ignorance, manque d’intérêt ou de disponibilité, confiance…
Signaler les sites en question pour obtenir un renforcement de leurs conditions d’accès s’apparente aussi à une utopie. Les rares fois où des actions ont été menées, elles ont abouti à des mesures et résultats insuffisants.
Reste le dialogue et l’éducation à l’utilisation d’Internet et des applications. Là aussi, les intentions sont louables. Mais il ne faut pas sous-estimer le poids « social » des copains. Plusieurs des jeunes adolescents qui ont répondu avoir franchi les portes d’Omegle « pour faire comme les autres ». Donc aussi attention à l’entourage de vos ados !
A la semaine prochaine !
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