Emission: Un monde de livres - Josyane Savigneau
ESSENTIEL, les rendez-vous du jeudi – Un monde de livres présenté par Josyane Savigneau qui reçoit Éric Fottorino, journaliste et écrivain et Sylvain Prudhomme, écrivain.
A l'approche de Noël 2018, le docteur Paul Gachet emmène sa femme et sa fille à la découverte de Florence. Alors qu'il brûle de leur faire découvrir les Botticelli, les charmes de la vieille ville et du fleuve Arno, leur séjour est perturbé par l'apparition d'une performeuse serbe, Marina Abramovic, à travers les rues de la cité jusqu'aux salles du Palazzo Strozzi.
Qui est cette femme soudain omniprésente qui bouleverse tous les repères de Paul Gachet et des siens, malmenant son propre corps pour parler à une humanité sourde et défaillante ?
Chirurgien-orthopédiste, Paul Gachet répugne aux mutilations de l'artiste. Mais il est malgré lui envoûté par son univers qui, s'éloignant peu à peu d'une violence gratuite en apparence, exprime une recherche d'harmonie avec l'autre, en particulier avec son compagnon Ulay qu'elle enlace à l'étouffer avant de nouer sa chevelure à la sienne ou d'exposer son coeur à la flèche de son arc. Deux ans après cette apparition florentine, Paul Gachet tombe par hasard sur une photo ancienne de Marina A et d'Ulay intitulée L'impossible rapprochement.
Prise en 1983 à Bangkok, elle montre deux êtres qui voudraient se toucher mais en sont mystérieusement empêchés et doivent rester à distance l'un de l'autre.
Alors qu'éclate la pandémie planétaire, Paul Gachet comprend que les manifestations de cet art étaient une forme d'alerte dont il saisit enfin toute l'importance. Une incitation à protéger l'autre, à refonder nos sociétés sur ces deux petits mots : "après vous".
Éric Fottorino est un journaliste et écrivain.
Il est le fils d'une infirmière, Monique Chabrerie, enceinte à 16 ans d'un juif marocain qu'elle ne pourra pas épouser. Elle épousera plus tard un kinésithérapeute, Michel Fottorino, qui donnera son nom au petit Éric Bruno. Il passe son enfance à Bordeaux et suit ses études à La Rochelle, d'abord au Lycée Fénelon puis à Faculté de Droit d'où il sort avec une Licence, envisageant un temps de s'engager dans une carrière d'avocat ou de magistrat. Après La Rochelle, Éric Fottorino intègre l'Institut d'Études Politiques (IEP) de Paris et s'intéresse dès lors au journalisme.
En 1981, il envoie au journal Le Monde une tribune sur l'article 16 de la Constitution qui sera aussitôt publiée. L'année suivante il commence à travailler comme journaliste pigiste pour Libération puis à La Tribune de l'Économie (1984-85). En 1986 il entre au Monde où il effectuera dès lors toute sa carrière. Au sein du quotidien du soir, il est d'abord journaliste spécialisé sur les matières premières et le continent africain tout en étant parallèlement Chargé de conférences à l'IEP de Paris de 1992 à 1995. Il devient Grand reporter (1995-1997), Rédacteur en chef (1998-2003) puis Chroniqueur (2003-2006).
En 2005, il est chargé de préparer la nouvelle formule du quotidien puis est nommé Directeur de la rédaction en mars 2006, remplaçant à ce poste Edwy Plenel qui a démissionné du journal.
En juin 2007, Eric Fottorino est élu Directeur du Monde. En raison de désaccords d'ordre financier avec la Société des rédacteurs, il annonce en décembre sa démission, mais revient finalement sur sa décision. Il décide de se porter candidat au poste de président du directoire du groupe La Vie-Le Monde et est élu à l'unanimité le 25 janvier 2008 par les membres du Conseil de surveillance. Il dirigea "Le monde" de 2007 à février 2011. Peu après son renvoi du Monde, Éric Fottorino déclare que « Le Monde a rejoint la cohorte de ces titres renommés dont le sort est désormais lié au capital et au bon vouloir des capitaines d’industrie ou de finance ».
Il est le cofondateur avec Laurent Greilsamer et Natalie Thiriez de l'hebdomadaire Le 1 lancé en avril 2014. Éric Fottorino est aussi l'auteur d'une œuvre de romancier commencée dès 1991 avec le très autobiographique Rochelle. Outre quelques essais (Le Festin de la terre 1988, Prix du meilleur livre d'économie, La France en friches, 1989), il a publié une dizaine de romans. Citons notamment Coeur d'Afrique (1
Source : http://www.republique-des-lettres.fr/10277-eric-fottorino.php
"Lorsque j'ai rencontré Ehlmann, il était debout sur le bord de la route, sa voiture garée en catastrophe sur la bande d'arrêt d'urgence, feux de détresse allumés.
J'ai vu qu'il souriait, que tout son visage était tordu de larmes et de rires à la fois, j'ai pensé qu'il était fou." Avec Les orages, Sylvain Prudhomme explore ces moments où un être vacille, où tout à coup il est à nu. Heures de vérité.
Bouleversements parfois infimes, presque invisibles du dehors. Tourmentes après lesquelles reviennent le calme, le soleil, la lumière.
Sylvain Prudhomme est un écrivain français.
Il grandit à l’étranger (Niger, Burundi, Île Maurice) avant de venir étudier les Lettres à Paris. Après trois ans d’enseignement à l’université, il anime des ateliers d’écriture. Il est agrégé de lettres modernes. Il part recueillir des contes dans le nord du Bénin (Contes du pays tammari, Karthala, 2003), participe à la création de la revue Geste. Il est également l’auteur de Les matinées d’Hercule (Serpent à Plumes, 2007), monologue romanesque sur le thème de l’homme qui dort et du voyage immobile et de Le Tanganyika Project (Léo Scheer, 2010).
"Là, avait dit Bahi" a reçu le prix Louis Guilloux 2012.
Il publie en 2014 "Les grands" qui a été élu "Révélation française de l'année 2014" par le magazine Lire.
Paru en 2016, "Légende" a été finaliste du Grand prix de l’Académie française. Ce roman a également reçu le prix François-Billetdoux de la Société civile des auteurs multimédia (SCAM) et le prix Révélation de la Société des Gens de Lettres.
Il collabore chaque mois, depuis 2015, à la chronique "Ecritures" du quotidien Libération
Source : http://www.leoscheer.com/