Au micro de Perrine Simon Nahum, l’historienne Alya Aglan, spécialiste du XXeme siècle viendra présenter son livre : la France à l’envers-la guerre de Vichy (1940-1945) paru chez Gallimard.
4eme de couverture : Si dans l’ordre politique ordinaire, la guerre civile représente a priori la guerre illicite, intolérable parce qu’elle met en péril la cité entière, en temps d’exception, elle surgit comme un miroir inversé de la société soumise à la subversion et à la corrosion des valeurs. Contrairement aux conflits réguliers, d’État à État, dans la guerre civile, la supériorité revient à celui qui désigne en premier l’ennemi intérieur, qui se pose en défenseur d’une norme, établie ou à établir. L’Occupation redessine des frontières internes et externes, bouleversant les solidarités nationales. La politique allemande à l’égard des territoires occupés joue sciemment le rôle de dissolvant des liens politiques et sociaux. La résistance vue comme guerre civile inverse l’ordre des choses en identifiant un autre ennemi que l’occupant, créant une triangulation qui vient troubler les repères traditionnels. Travail, famille, Patrie remplace désormais Liberté, Égalité, Fraternité, soit la France à l’envers. L’ennemi intime s’ajoute à l’ennemi séculaire dans la combinaison entre guerre mondiale, guerre internationale et guerre interne à la nation. A cette échelle peuvent mieux se lire et se comprendre les antagonismes entre Français des années noires pris dans un conflit planétaire