La cour d’appel de Paris a décidé jeudi de maintenir en détention provisoire Tariq Ramadan, qui demandait sa remise en liberté en invoquant notamment son état de santé. Ecroué depuis le 2 février, le Ramadan dit souffrir d’une sclérose en plaques et d’une neuropathie. Avant de se prononcer, la chambre de l’instruction avait désigné un expert médical, qui a jugé lundi que son état est compatible avec son incarcération. « La chambre de l’instruction vient de confirmer l’ordonnance de mise en détention provisoire de Tariq Ramadan », a indiqué jeudi une source judiciaire. L’audience s’est tenue à huis clos et en son absence, car il avait refusé de comparaître. La raison de ce refus n’a pas été précisée.
Tariq Ramadan a été mis en examen le 2 février pour viols, dont l’un sur personne vulnérable, après les plaintes de deux femmes fin octobre, qui ont débouché sur une information judiciaire confiée à trois juges d’instruction. Toutes deux ont confié aux enquêteurs l' »emprise mentale » qu’exerçait sur elles ce « maître spirituel ». Elles ont décrit des rendez-vous ayant soudainement basculé dans des rapports sexuels d’une grande violence sous la contrainte, dans des hôtels en marge de conférences à succès de l’islamologue, le 9 octobre 2009 à Lyon et en mars-avril 2012 à Paris.
La justice a ordonné le placement en détention provisoire du petit-fils du fondateur de la confrérie islamiste des Frères musulmans car elle craint une fuite à l’étranger ou d’éventuelles pressions sur les plaignantes ou d’autres femmes ayant témoigné sous X.
Des sources proches du dossier ont expliqué à l’AFP que l’expert médical désigné par la justice a aussi estimé « incertain » le diagnostic antérieur des deux pathologies, mais a recommandé un bilan neurologique complet (avec AFP)