Le Premier ministre israélien a achevé à Londres, hier, une tournée européenne durant laquelle il espérait convaincre ses interlocuteurs du bien-fondé d’un retrait de l’accord sur le nucléaire iranien et d’un retour aux sanctions. Le chef du gouvernement israélien a reçu de la part d’Angela Merkel, Emmanuel Macron et Theresa May la même fin de non-recevoir, affichant un front européen uni sur cette question pour préserver l’accord et leurs entreprises présentes dans le pays.
Hier, l’Iran a enfoncé le clou en confirmant sa volonté de relancer son programme nucléaire en cas d’annulation de l’accord international de 2015.
Téhéran a entamé des « travaux préparatoires au cas où le JCPOA (le sigle officiel de l’accord, ndlr) viendrait malheureusement à échouer, de façon à ce que l’Iran puisse relancer ses activités sans les restrictions liées au JCPOA », a déclaré son ambassadeur auprès de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), Reza Najafi.
« Cette initiative est assez malvenue. Cela montre une forme d’irritation et c’est toujours dangereux de flirter avec les lignes rouges », a répondu le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian. Si on passait à « une étape supérieure, l’accord serait rompu », a-t-il mis en garde.
« En ce moment et dans la situation actuelle, cela ne contribue pas à bâtir la confiance, ce qui serait aussi dans l’intérêt de Téhéran », a renchéri un porte-parole du ministère allemand des Affaires étrangères.
Les Européens tentent de faire perdurer l’accord obtenu de haute lutte en 2015 et supposé empêcher l’Iran d’accéder à l’arme atomique en échange d’une levée des sanctions qui l’isolaient et étranglaient son économie.
Mais le gouvernement américain de Donald Trump l’a dénoncé en mai, faisant planer de lourdes menaces de sanctions sur tous ceux qui voudraient avoir des échanges économiques avec ce pays.
L’Europe se retrouve ainsi sous une double pression, celle de Téhéran qui exprime son mécontentement et celle de Washington qui pourrait s’en prendre à ses entreprises.
La France, l’Allemagne et le Royaume-Uni ont d’ailleurs demandé aux Etats-Unis des exemptions de sanctions pour leurs sociétés présentes en Iran.
(AFP)