Emission: Essentiel - Sandrine Sebbane / Laurence Goldmann
Spécial « La vérité si je mens les débuts » avec des acteurs du film pour la sortie du film en salle aujourd’hui
Au début des années 80, Patrick, fils à papa désinvolte, va, après son premier échec amoureux, se transformer en talentueux entrepreneur. Dov, dont la mère attend de brillantes études, quitte le lycée pour travailler dans le Sentier tout en séduisant la femme de son patron. Yvan prend de l’assurance au fil des épreuves professionnelles. Et Serge ne cesse d’inventer des bobards pour séduire la plus belle fille du lycée et embrouiller ses parents sur son bac.
Date de sortie : 16 octobre 2019 (France)
Réalisateurs : Gérard Bitton, Michel Munz
Sociétés de production : La Vérité Production
Série de films : La Vérité si je mens !
Scénario : Gérard Bitton, Michel Munz
Voilà plusieurs années que je lis ce texte en public. Lecture après lecture j’affine le montage…cruel que d’avoir à amputer un texte qui me tire une émotion presque à chaque page !
En rencontrant les mots de Gary, ses autres romans, les interviews qu’il a données, j’ai le sentiment assez ridicule d’être devenu un proche, tant je me retrouve dans ce qu’il dit, ce qu’il écrit, ce qu’il est aussi et ce cache – cache auquel il s’est livré toute sa vie. Gary et tous ses Pseudos, c’est nous tous dans notre complexité, notre fragilité, nos faiblesses et tout ce qu’il y a de splendide chez l’Homme aussi.
« J’ai toujours eu l’impression d’être celui-là » se dit-on quand on finit un de ses romans !
Roman Kacew, fils, fierté et revanche de Nina, sa mère. L’enfant qui ne l’a presque jamais quitté lui a donné une audace et une foi formidables. Héros grâce à elle, et malgré elle. Jamais peut être le terme d’héroïsme n’a pris plus de sens. Il aurait dû mourir 5 fois, 10 fois. Mais il était convaincu que sa mère le protégeait de tout.
Il lui doit évidemment beaucoup.
Il ‘’apprend ‘’ la France par les récits fantastiques qu’elle lui en fait et déchante un peu évidemment quand il arrive à Nice à l’âge de 14 ans ; mais il dit « c’était trop tard, j’étais né ! »
Peu d’auteurs ont donné dans leurs écrits, l’impression d’aimer leur pays aussi fort, avec exaltation mais sans hystérie, avec une passion qui ne trahit jamais la raison et l’intelligence.
Ce que j’aime c’est son incroyable modernité. Son regard sur l’avenir du monde est étonnamment visionnaire.
Il est un des premiers par exemple à utiliser le mot « écologie » dans Les Racines du ciel, un des premiers à dénoncer les errances étriquées du nationalisme et à penser la place politique du féminin dans la société.
Sa quête profondément douloureuse qui l’a toujours conduit à ne jamais se satisfaire de ce qu’il était, à rire de lui avant de rire du monde, l’a amené à se projeter vers les autres pour mieux s’abandonner. Il a toujours cherché à se « désappartenir », à échapper à lui-même. Se désappartenir pour éviter de souffrir à cause des promesses que ne tient jamais la vie : je me retrouve dans ce désir-là, et c’est pour cela que j’ai choisi la forme de la lecture, la plus simple et la plus modeste possible, pour faire entendre l’évidence de la voix de Romain Gary.
Stéphane FREISS
Du jeudi 10 octobre au Vendredi 15 novembre 2019
19h : du mardi au samedi 17h : le dimanche
Durée : 1h10
Relâche le lundi
Relâches exceptionnelles :
- le 13 octobre
- les 9 et 10 novembre
RÉSERVATIONS
Catégorie 1 : 33€ Catégorie 2 : 24€