Emission: Postface - Caroline Gutmann
100 photos de légende De l'aube du XXe siècle aux années 1930, Montparnasse connaît son âge d'or. D'Europe centrale et de l'Est, d'Italie, d'Espagne, de Scandinavie ou des États-Unis... accourent par centaines de jeunes peintres, sculpteurs, écrivains ou photographes, pressés de rallier ce nouveau " centre du monde " où une révolution artistique est en train d'éclore. Eux aussi veulent en être... C'est ainsi que dans la lumière froide des ateliers ou l'ambiance chaleureuse des grands cafés se croisent Modigliani, Picasso, Soutine, Kisling, Pascin, Brancusi, Giacometti, Hemingway, Fitzgerald, Cocteau, Desnos, Miller... et tant d'autres. Au moins pour quelques années, Paris est une fête, immortalisée par les objectifs de Man Ray, de Brassaï ou de Kertész.
Libraire dans le 14e arrondissement, Olivier Renault est également l'auteur de Montparnasse, les lieux de légende et de Montmartre, les lieux de légende, parus aux éditions Parigramme.
Le Paris souterrain court sur des centaines de kilomètres. Sans lui, pas de vie, pas de ville. Galeries de carrières, cryptes médiévales, catacombes, égouts haussmanniens, métro et autres ouvrages ferroviaires, abris de Défense passive, galeries techniques diverses... le monde mystérieux du sous-sol garde la mémoire de l'histoire tout en jouant les coulisses de la Ville lumière dont il abrite, dans l'ombre, la complexe machinerie.
À la différence de la ville en surface qui a pu, à différentes reprises, céder aux tentations de la table rase, la ville souterraine ne saurait supprimer sans conséquences un étage de son histoire. Ce n'est pas la moindre séduction de cette cité enfouie dont l'appel résonne comme une invitation à descendre l'escalier sans fin de tous les Paris.
Paris, capitale de l'amour ? En tout cas, c'est probablement la seule ville au monde dont on puisse dire qu'elle provoque tous les fantasmes, au point qu'on a pu parler, en 1869, de "parisine", le parfum sensuel qui émane du sol de Paris. On trouvera dans ce livre de l'historien Dominique Kalifa une foule d'anecdotes et de faits curieux : la carte imaginaire des adultères, arrondissement par arrondissement, établie en 1928 ; Léon Blum suivant une femme dans la rue ; Landru repérant ses victimes dans le métro ; ou encore des sections consacrées aux petits salons des restaurants, à l'amour dans les fiacres ou sous les portes cochères, aux rencontres amoureuses dans le métro ou, comme Marguerite Duras dans les années 1930, dans les piscines municipales, etc.
Mais on pourra également lire ce Paris comme l'histoire sur un siècle, de 1860 aux années 1960, de la conquête de la ville, de l'espace public, par les femmes.
Dominique Kalifa est professeur d'histoire contemporaine à l'université Paris 1 Panthéon-Sorbonne et membre de l'Institut universitaire de France. Il a notamment publié Les Bas-fonds : histoire d'un imaginaire et La Véritable Histoire de la Belle Epoque.